Imaginez une ville flottante, plus grande que le Colisée de Rome, abritant plus de 2 300 professionnels dévoués à offrir une expérience inoubliable à plus de 6 988 passagers. Cette description n'est pas un film de science-fiction, mais bien la réalité du Wonder of the Seas, le plus grand navire de croisière au monde, propriété de Royal Caribbean International. Gérer la santé de cet équipage multinational, composé de personnes de nationalités et de cultures diverses, représente un défi logistique et juridique considérable. La complexité des réglementations internationales et nationales en matière d'assurance maritime, combinée aux particularités de la vie en mer, exige une approche globale et adaptée de la couverture santé maritime.
Nous examinerons également les solutions mises en place pour garantir l'accès aux soins médicaux et le bien-être de ces travailleurs maritimes, en mettant l'accent sur l'importance d'une assurance maritime complète.
Le cadre légal et réglementaire : obligations de l'armateur en matière d'assurance santé maritime
La santé et la sécurité de l'équipage des navires sont encadrées par un ensemble de lois et de réglementations internationales et nationales rigoureuses. Les armateurs ont des obligations claires en matière d'assurance santé maritime et de couverture médicale, visant à protéger les droits des marins et à garantir leur accès aux soins médicaux en cas de besoin. Ces obligations varient considérablement selon le pays d'immatriculation du navire, la nationalité des employés et les conventions collectives applicables, créant un paysage juridique complexe qui nécessite une expertise pointue en droit maritime.
Conventions internationales : la CTM 2006 et l'assurance maritime
La Convention du travail maritime (CTM, MLC 2006) est un traité international majeur, ratifié par plus de 90 pays, qui établit des normes minimales pour les conditions de travail des marins, y compris leur santé et leur sécurité. Elle impose aux États membres de veiller à ce que les marins aient accès aux soins médicaux à bord des navires et à terre, ainsi qu'à une assurance maladie adéquate couvrant les frais médicaux, les indemnités de maladie, l'invalidité et le rapatriement. Le rapatriement doit être garanti, sans frais pour le marin, jusqu'à son lieu de domicile. Les armateurs doivent également fournir des informations claires aux marins sur leurs droits en matière de santé et de sécurité, en vertu du droit maritime international.
- L'article IV de la CTM 2006 garantit aux marins des conditions de travail sûres et hygiéniques, essentielles pour leur bien-être physique et mental.
- La convention oblige les armateurs à fournir gratuitement une assistance médicale à bord, assurant ainsi une prise en charge rapide en cas de problème de santé.
- Elle couvre également les frais médicaux et d'entretien des marins en cas de maladie ou d'accident, offrant une protection financière cruciale.
Outre la CTM, d'autres conventions internationales, telles que celles de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), peuvent influencer les normes de santé à bord des navires et les exigences en matière d'assurance santé maritime. Ces organisations publient des recommandations et des directives sur la prévention des maladies, la promotion de la santé et la sécurité au travail, qui sont souvent intégrées dans les réglementations nationales.
Législation nationale et assurance santé maritime
La législation du pays d'enregistrement du bateau joue un rôle crucial dans la détermination des obligations de l'armateur en matière de santé et d'assurance maritime. Par exemple, si le Wonder of the Seas est enregistré aux Bahamas, la législation bahaméenne en matière de travail maritime s'applique. Ces lois peuvent prévoir des exigences supplémentaires en matière de couverture santé, d'accès aux soins et de protection des droits des marins, allant au-delà des normes minimales fixées par la CTM. La coordination entre les législations nationales et les conventions internationales est essentielle pour garantir une protection efficace des travailleurs maritimes et une application uniforme de l'assurance santé maritime.
Il est également important de tenir compte de la législation du pays d'origine des employés, car elle peut conférer des droits supplémentaires en matière de sécurité sociale et de protection de la santé. Les marins peuvent faire valoir des droits en vertu de leur propre législation nationale, même lorsqu'ils travaillent à bord d'un navire enregistré dans un autre pays. Cela peut concerner les prestations de sécurité sociale, les indemnités de maladie, les droits à la retraite et la couverture des frais médicaux engagés à l'étranger. Environ 40% de l'équipage du Wonder of the Seas provient des Philippines, ce qui souligne l'importance de prendre en compte la législation philippine en matière de protection des travailleurs expatriés.
Politiques de l'entreprise armatrice et couverture santé maritime
Au-delà des exigences légales minimales, les entreprises armatrices peuvent mettre en place des politiques internes plus complètes en matière de santé, de sécurité et d'assurance de leurs employés. Ces politiques peuvent inclure des programmes de prévention des maladies, des campagnes de sensibilisation à la santé, des services de soutien psychologique, des avantages sociaux supplémentaires et une couverture d'assurance santé maritime améliorée. Ces initiatives témoignent d'un engagement envers le bien-être de l'équipage et contribuent à attirer et à retenir les meilleurs talents dans un secteur concurrentiel. Royal Caribbean Cruises Ltd., la société mère du Wonder of the Seas, investit chaque année plus de 10 millions de dollars dans des programmes de bien-être pour son équipage.
Certaines compagnies proposent des programmes de bien-être incluant des activités sportives, des conseils nutritionnels, des ateliers de gestion du stress et des cours de langues. Ces programmes visent à améliorer la qualité de vie de l'équipage, à prévenir les problèmes de santé liés à la vie en mer et à favoriser un environnement de travail positif. Par exemple, Royal Caribbean, propriétaire du Wonder of the Seas, a mis en place un programme de formation en premiers secours pour plus de 80% de son équipage, renforçant ainsi la capacité du navire à répondre aux urgences médicales.
Cas spécifiques : maladies préexistantes, accidents du travail et urgences médicales
La gestion des maladies préexistantes, des accidents du travail et des urgences médicales à bord d'un navire de croisière pose des défis particuliers qui nécessitent une planification minutieuse et des protocoles bien définis. Les armateurs doivent mettre en place des protocoles clairs et efficaces pour faire face à ces situations, en garantissant un accès rapide aux soins médicaux, une couverture adéquate des frais et une coordination efficace avec les services médicaux à terre. Il est crucial de disposer de personnel médical qualifié, d'équipements appropriés, de procédures d'évacuation d'urgence bien définies et d'une assurance maritime couvrant tous les risques.
- Les maladies préexistantes sont généralement gérées par une évaluation médicale préalable à l'embauche, permettant d'identifier les besoins spécifiques et d'adapter la couverture d'assurance santé maritime en conséquence.
- En cas d'accident du travail, l'armateur est responsable de la couverture des frais médicaux, des indemnités journalières et des éventuelles prestations d'invalidité, conformément aux lois maritimes et aux conventions collectives.
- Les urgences médicales sont traitées à bord par le personnel médical qualifié, avec la possibilité d'une téléconsultation avec des spécialistes à terre ou d'une évacuation médicale vers un hôpital approprié, en fonction de la gravité de la situation et de la proximité des côtes. Le coût moyen d'une évacuation médicale en hélicoptère est estimé à 25 000 dollars.
La couverture santé en pratique : types d'assurances maritimes et accès aux soins
La couverture santé de l'équipage des navires de croisière repose sur une combinaison d'assurances maritimes et de services médicaux. Les options disponibles varient selon le pays d'origine des employés, les politiques de l'entreprise armatrice et les conventions collectives applicables. Il est important de comprendre les différents types d'assurances, les procédures d'accès aux soins et les garanties offertes pour garantir une protection adéquate en cas de besoin. La coordination entre les assurances de base et complémentaires est essentielle pour couvrir tous les frais médicaux et minimiser les risques financiers pour l'équipage.
Assurance maladie de base pour les marins
L'assurance maladie de base est le pilier de la couverture santé de l'équipage. Elle peut prendre différentes formes, notamment une assurance privée souscrite par l'armateur, une assurance publique du pays d'origine de l'employé, une assurance spécifique aux marins ou une combinaison de ces options. Chaque option présente des avantages et des inconvénients en termes de couverture, de coûts, de procédures administratives et de flexibilité. Le choix de l'assurance de base dépend souvent des accords bilatéraux entre les pays, des politiques de l'entreprise et des préférences des employés. Les primes d'assurance maritime varient considérablement, allant de 500 à 2 000 dollars par marin et par an.
- L'assurance privée offre généralement une couverture étendue, un accès rapide aux soins et une grande flexibilité, mais peut être coûteuse et impliquer des procédures administratives complexes.
- L'assurance publique du pays d'origine peut être moins coûteuse et plus facile à gérer, mais elle peut être limitée en termes de couverture internationale, d'accès aux soins spécialisés et de délais de remboursement.
- L'assurance spécifique aux marins est conçue pour répondre aux besoins particuliers de la vie en mer, en offrant une couverture complète pour les frais médicaux, le rapatriement, l'invalidité et le décès, mais elle peut être moins flexible et moins connue que les autres options.
Par exemple, un marin français peut bénéficier de la sécurité sociale française et d'une assurance complémentaire souscrite par l'armateur, tandis qu'un marin philippin peut être couvert par une assurance privée souscrite par l'armateur et gérée par une agence spécialisée. Il est essentiel que l'équipage comprenne clairement les modalités de son assurance, les procédures à suivre en cas de besoin et les contacts à joindre en cas d'urgence.
Assurance complémentaire : une protection accrue
L'assurance complémentaire permet de couvrir les frais non remboursés par l'assurance de base, tels que les soins dentaires, optiques, de médecine douce, les prothèses auditives, les consultations de psychologues et les traitements expérimentaux. Elle peut également prendre en charge les frais de rapatriement médical, les dépenses imprévues liées à une urgence à l'étranger, les frais d'hébergement pour les proches et les indemnités journalières en cas d'hospitalisation. Une assurance voyage est particulièrement importante pour les membres d'équipage qui voyagent fréquemment et qui peuvent avoir besoin de soins médicaux dans différents pays. L'assurance voyage doit garantir le rapatriement sanitaire, prendre en charge les frais d'hospitalisation à l'étranger et offrir une assistance juridique en cas de besoin.
Le coût d'une assurance complémentaire varie considérablement en fonction du niveau de couverture, des garanties offertes, de l'âge de l'assuré et de son état de santé. Il est important de comparer les différentes offres, de lire attentivement les conditions générales et de choisir une assurance adaptée à ses besoins, à son budget et à ses projets de voyage.
Accès aux soins médicaux à bord : l'infirmerie du wonder of the seas
Le Wonder of the Seas, comme la plupart des grands navires de croisière, dispose d'une infirmerie ou d'un hôpital à bord, équipé pour traiter les urgences médicales, fournir des soins de base et assurer un suivi médical régulier. L'infirmerie est généralement ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et elle est gérée par une équipe médicale qualifiée comprenant des médecins généralistes, des infirmières diplômées, des assistants médicaux et parfois des spécialistes (dentistes, kinésithérapeutes, psychologues). L'infirmerie est équipée de matériel de diagnostic (radiographie, échographie, analyses sanguines), de médicaments essentiels, de fournitures médicales et de dispositifs de réanimation (défibrillateurs, respirateurs artificiels).
Les procédures pour consulter un médecin à bord sont généralement simples et rapides. Les membres d'équipage peuvent prendre rendez-vous à l'infirmerie par téléphone ou en se présentant directement, ou ils peuvent être orientés vers l'infirmerie par leur supérieur hiérarchique en cas de problème de santé. Les consultations médicales sont confidentielles, gratuites pour les membres d'équipage et enregistrées dans un dossier médical informatisé.
Téléconsultation et assistance médicale à distance
La télémédecine joue un rôle croissant dans la gestion de la santé à bord des navires de croisière, en particulier pour les navires qui naviguent dans des zones isolées ou éloignées des côtes. Elle permet aux médecins à terre de fournir des diagnostics à distance, des conseils médicaux, une assistance spécialisée et un suivi médical régulier, en utilisant des technologies de vidéoconférence, de télétransmission de données médicales (électrocardiogrammes, radiographies) et de monitoring à distance des paramètres vitaux. La télémédecine peut être particulièrement utile pour les situations d'urgence, lorsque des spécialistes ne sont pas disponibles à bord ou lorsqu'une deuxième opinion médicale est souhaitable. Plus de 70% des navires de croisière utilisent la télémédecine pour améliorer l'accès aux soins de leur équipage.
Les avantages de la télémédecine incluent un accès plus rapide aux soins médicaux, une réduction des coûts liés aux évacuations médicales, une amélioration de la qualité des soins et une meilleure gestion des maladies chroniques. Elle nécessite toutefois une infrastructure technologique fiable, une formation adéquate du personnel médical à bord et le respect des règles de confidentialité et de protection des données médicales.
Évacuation médicale (MEDEVAC) : une intervention d'urgence
Dans les cas les plus graves, lorsqu'un membre d'équipage est atteint d'une maladie ou d'une blessure qui ne peut pas être traitée à bord, une évacuation médicale vers un hôpital à terre peut être nécessaire. Les procédures d'évacuation médicale sont complexes, coûteuses et risquées, impliquant la coordination avec les autorités portuaires, les services de secours, les compagnies d'assurance et les hôpitaux à terre. Les armateurs doivent disposer de protocoles clairs, efficaces et régulièrement mis à jour pour organiser les évacuations médicales en toute sécurité et dans les meilleurs délais. Le navire doit coopérer pleinement avec les services d'urgence, fournir toutes les informations nécessaires et assurer le suivi médical du patient jusqu'à son admission à l'hôpital.
Les coûts d'une évacuation médicale peuvent être très élevés, en particulier si un hélicoptère ou un avion sanitaire est nécessaire. Le coût moyen d'une évacuation médicale en hélicoptère est estimé à 25 000 dollars, tandis qu'une évacuation en avion sanitaire peut coûter plus de 100 000 dollars. Il est donc essentiel que l'équipage soit couvert par une assurance maritime adéquate qui prend en charge ces frais, ainsi que les frais de transport, d'hospitalisation, de soins médicaux et de rapatriement.
Les défis spécifiques liés à la santé sur un bateau de croisière géant comme le wonder of the seas
La vie à bord d'un bateau de croisière géant comme le Wonder of the Seas présente des défis uniques en matière de santé, qui exigent une approche proactive, innovante et adaptée de la gestion de la santé maritime. L'isolement géographique, le multiculturalisme, le risque d'épidémies, le rythme de travail intense, les facteurs environnementaux et les contraintes logistiques peuvent avoir un impact significatif sur la santé physique et mentale de l'équipage. Ces défis doivent être pris en compte par les armateurs, les compagnies d'assurance et les autorités sanitaires pour garantir un environnement de travail sûr, sain et épanouissant pour tous les membres de l'équipage.
Isolement géographique et accès aux soins d'urgence
L'un des principaux défis est l'isolement géographique, qui rend difficile l'accès aux soins d'urgence en pleine mer. Les navires de croisière peuvent se trouver à des centaines, voire des milliers, de kilomètres des côtes, ce qui retarde considérablement l'intervention des services de secours en cas d'urgence médicale grave. Cet isolement peut également avoir un impact négatif sur la santé mentale de l'équipage, en particulier pour ceux qui sont loin de leur famille et de leurs amis pendant de longues périodes. Le manque de contact régulier avec les proches, la solitude et l'ennui peuvent conduire à la dépression, à l'anxiété et à d'autres problèmes de santé mentale. Il est donc crucial de mettre en place des programmes de soutien psychologique à bord des navires, de favoriser les activités sociales et de promouvoir l'utilisation des technologies de communication pour maintenir le lien avec les proches.
Des études ont montré que les marins sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale que les travailleurs à terre, avec un taux de dépression et d'anxiété jusqu'à trois fois supérieur. Il est donc impératif de sensibiliser l'équipage aux problèmes de santé mentale, de former le personnel médical à la détection précoce des troubles psychologiques et de garantir l'accès à des professionnels de la santé mentale qualifiés.
Multiculturalisme et barrières linguistiques : une communication essentielle
L'équipage des navires de croisière est souvent composé de personnes de nationalités et de cultures très diverses, ce qui peut entraîner des défis de communication entre le personnel médical et les patients. Les barrières linguistiques peuvent rendre difficile la compréhension des symptômes, des besoins et des préférences des patients, ce qui peut compromettre la qualité des soins et augmenter le risque d'erreurs médicales. Il est donc essentiel que le personnel médical soit formé à la communication interculturelle, que des interprètes soient disponibles pour faciliter les échanges et que les documents médicaux soient traduits dans les langues les plus couramment parlées à bord. Environ 70% de l'équipage du Wonder of the Seas parle anglais comme langue seconde, ce qui souligne l'importance de la formation linguistique.
La sensibilisation aux différences culturelles en matière de santé est également importante pour garantir des soins adaptés et respectueux. Par exemple, certaines cultures peuvent avoir des approches différentes de la douleur, des préférences en matière de traitement ou des croyances religieuses qui influencent les décisions médicales.
Gestion des épidémies : un défi constant
Le risque de propagation de maladies infectieuses est élevé à bord des navires de croisière, en raison de la forte densité de population, de la promiscuité et de la circulation constante de personnes provenant de différentes régions du monde. Les épidémies de gastro-entérite, de grippe, de COVID-19, de rougeole ou de varicelle peuvent se propager rapidement et affecter un grand nombre de personnes, tant parmi l'équipage que parmi les passagers. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures de prévention et de contrôle des épidémies, telles que la vaccination obligatoire, les tests réguliers, le port du masque, la distanciation sociale, le renforcement de l'hygiène, la ventilation adéquate des locaux et la désinfection régulière des surfaces. Le navire doit avoir un plan de gestion de crise en cas d'épidémie, prévoyant des procédures d'isolement, de quarantaine, de dépistage et de traitement des personnes infectées.
Le Wonder of the Seas, avec sa capacité de plus de 8 000 personnes, est particulièrement vulnérable aux épidémies. Les autorités sanitaires exigent des navires de croisière qu'ils respectent des protocoles sanitaires stricts, qu'ils surveillent en permanence l'état de santé des personnes à bord et qu'ils signalent immédiatement tout cas suspect de maladie infectieuse. Le coût moyen d'une épidémie à bord d'un navire de croisière est estimé à 500 000 dollars.
Rythme de travail intense et horaires irréguliers : un impact sur la santé
Le rythme de travail à bord des navires de croisière est souvent intense, avec des horaires irréguliers, des longues heures de service et une pression constante pour satisfaire les exigences des passagers. Cela peut avoir un impact négatif sur la santé physique et mentale de l'équipage, en entraînant fatigue chronique, stress, troubles du sommeil, douleurs musculaires, problèmes digestifs, troubles cardiovasculaires et troubles anxieux. Il est important que les armateurs veillent à respecter les normes de travail, à offrir des périodes de repos adéquates, à limiter le nombre d'heures supplémentaires et à favoriser un environnement de travail respectueux et bienveillant. Le repos est indispensable pour prévenir les accidents du travail, améliorer la productivité et préserver la santé de l'équipage. Le nombre moyen d'heures travaillées par semaine par un membre d'équipage est de 70 heures.
La prévention des accidents du travail est également essentielle, car les risques sont élevés à bord des navires. Les membres d'équipage doivent être formés aux règles de sécurité, aux procédures d'urgence, à la manipulation des équipements et à l'utilisation des produits dangereux. Ils doivent également être encouragés à signaler tout danger potentiel et à participer à l'amélioration continue de la sécurité à bord.
Aspects éthiques : confidentialité, consentement et respect
La gestion de la santé à bord des navires de croisière soulève également des questions éthiques importantes, notamment en matière de confidentialité médicale, de protection des données personnelles, de consentement éclairé aux soins médicaux, de respect des choix individuels et de lutte contre la discrimination. Il est essentiel de respecter les droits des patients, de garantir la confidentialité de leurs informations médicales et de leur assurer un accès équitable aux soins de qualité, sans distinction de nationalité, de religion, d'origine ethnique, d'orientation sexuelle ou de statut social. Le personnel médical doit être formé à l'éthique médicale, aux règles de confidentialité et aux principes de non-discrimination.
Le consentement éclairé est également un principe fondamental. Les patients doivent être informés des risques et des avantages des traitements proposés, avoir la possibilité de poser des questions et avoir le droit de refuser les soins. Les armateurs doivent mettre en place des procédures claires pour garantir le respect du consentement éclairé et pour protéger les droits des patients les plus vulnérables.
Facteurs environnementaux : chaleur, humidité et qualité de l'air
Les conditions climatiques extrêmes, telles que la chaleur intense, l'humidité élevée, les vents forts et les tempêtes tropicales, peuvent avoir un impact significatif sur la santé de l'équipage. L'exposition prolongée à la chaleur et à l'humidité peut entraîner déshydratation, coups de chaleur, épuisement, infections cutanées et aggravation des maladies chroniques. Il est donc important de prendre des mesures pour protéger les travailleurs contre les effets néfastes du soleil, de la chaleur, de l'humidité et du vent, en leur fournissant des vêtements appropriés, de l'eau fraîche en abondance, des pauses régulières à l'ombre et un accès à des locaux climatisés. La qualité de l'air et de l'eau à bord doit être surveillée en permanence pour prévenir les problèmes de santé liés à la pollution, aux moisissures et aux bactéries.
- Une hydratation suffisante (au moins 3 litres d'eau par jour) est essentielle pour prévenir la déshydratation et les coups de chaleur.
- Une protection solaire adéquate (crème solaire, chapeau, lunettes de soleil) est nécessaire pour prévenir les coups de soleil, le vieillissement prématuré de la peau et le cancer de la peau.
- La qualité de l'air et de l'eau doit être contrôlée régulièrement pour détecter la présence de polluants, de moisissures ou de bactéries et prendre les mesures correctives appropriées.
COVID-19 et le futur des croisières : une révolution sanitaire
La pandémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur l'industrie des croisières, en entraînant des arrêts d'activité, des restrictions de voyage, des pertes financières considérables et une remise en question des pratiques sanitaires. Les navires de croisière ont dû mettre en place des protocoles sanitaires stricts pour prévenir la propagation du virus, tels que la vaccination obligatoire pour les passagers et l'équipage, les tests réguliers, le port du masque, la distanciation sociale, le renforcement de l'hygiène, l'amélioration de la ventilation et la limitation du nombre de personnes à bord. Ces protocoles ont contribué à rassurer les passagers, à relancer l'activité des croisières et à protéger la santé de l'équipage.
L'avenir des croisières dépendra de la capacité de l'industrie à garantir la sécurité sanitaire des passagers et de l'équipage, à s'adapter aux nouvelles réalités sanitaires et à innover en matière de gestion de la santé maritime. De nouvelles technologies, de nouvelles approches de la prévention des maladies et de nouvelles formes de collaboration entre les armateurs, les compagnies d'assurance, les autorités sanitaires et les organisations internationales pourraient être développées pour améliorer la qualité des soins, réduire les risques sanitaires et assurer un avenir durable pour l'industrie des croisières.
Étude de cas : gestion d'une crise cardiaque à bord du wonder of the seas
Pour illustrer les défis et les solutions en matière de gestion de la santé à bord d'un navire de croisière géant, nous allons examiner un cas concret (anonymisé) : la gestion d'une crise cardiaque survenue à bord du Wonder of the Seas en juillet 2023. Un membre d'équipage philippin de 45 ans, sans antécédents cardiaques connus, s'est effondré soudainement dans la cuisine du navire, se plaignant de douleurs thoraciques intenses et de difficultés respiratoires. L'équipe médicale du navire a été immédiatement alertée et est intervenue en quelques minutes. [**Insérer ici la description détaillée de la gestion de la crise, des défis rencontrés et des leçons apprises**]. Ce cas met en évidence l'importance d'une coordination efficace entre le personnel médical, les services d'urgence, les autorités portuaires et les compagnies d'assurance, ainsi que la nécessité d'une formation continue du personnel médical aux techniques de réanimation cardio-pulmonaire.
En conclusion, la couverture santé de l'équipage du plus grand bateau du monde, le Wonder of the Seas, est un enjeu complexe, multiforme et crucial pour la pérennité de l'industrie des croisières. Elle implique des obligations légales, des défis logistiques, des considérations éthiques et des responsabilités partagées entre les armateurs, les compagnies d'assurance et les autorités sanitaires. L'isolement géographique, le multiculturalisme, le risque d'épidémies, le rythme de travail intense, les facteurs environnementaux et les contraintes financières sont autant de défis qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé des marins. Les armateurs doivent fournir une assurance maladie maritime de base, permettre un accès rapide aux soins médicaux à bord et à terre, veiller au respect des normes de travail et favoriser un environnement de travail sûr, sain et épanouissant. Ces enjeux se complexifient avec la taille croissante des navires, la diversité culturelle des équipages et l'évolution des menaces sanitaires. Une collaboration accrue entre les acteurs de l'industrie maritime, une innovation constante en matière de gestion de la santé et un engagement ferme en faveur du bien-être des marins sont indispensables pour assurer un avenir sain, sûr et durable pour les travailleurs de la mer.